La légende des 108 étoilesSuikoden, c’est une série de RPG qui a consacré les premières heures de nos PSOne. Basé sur une légende chinoise, il présente la particularité d’avoir la possibilité d’avoir 107 équipiers en plus du personnage principal. Les opus PSOne étaient ainsi des RPGs de qualité mais le passage sur la PS2 fut plus dur. Le 3 ne dépassa même pas les frontières américaines, le 4 fut vivement critiqué et le Tactics, certes meilleur, ne suffit pas à redorer le blason de la série. Qu’importe, le 5 va s’en charger.

Prince of Faléna

L’histoire de Suikoden V se déroule sur le pays de Faléna, une monarchie matriarcale puisque ce n’est pas le Roi qui gouverne mais la Reine, héritière de la puissante Rune Véritable du Soleil. Pourtant sage et bienveillante, la Reine Arshtat subit pourtant des sautes d’humeur violentes depuis quelques temps, subissant l’influence du pouvoir de sa Rune. Ses affaires ne s’arrangent pas puisque 2 familles de nobles, les Goldwin et les Barrows ne rêvent que d’une chose, s’emparer du pouvoir, d’autant plus qu’auront bientôt lieu les jeux sacrés servant à déterminer qui sera l’époux de la Princesse Lym.
Dans ce monde très bien organisé mais plein de complots, vous incarnez le Prince de Faléna dont vous déterminerez le nom en début de partie. Atteinte du même mutisme que Link, il ne parlera que lorsque l’on vous posera une question à réponses multiples.

D’émotion et d’humour, Suikoden en est rempli. Seule une partie du scénario sera quelque peu décevante, vous obligeant à chercher des alliés en respectant le schéma « je suis envoyé à un tel endroit pour négocier une alliance mais il faut d’abord que je les aide pour qu’il se joigne à moi ». A ce moment, on a la nette impression que la trame principale n’avance pas beaucoup ce qui peut choquer par rapport à l’introduction où l’on ne joue pas beaucoup mais où le scénario est dense.

Le Prince, Georg, Sialeeds, Lyon, Kyle, Shoon etc.

Comme ses prédécesseurs, Suikoden V compte pas moins de 108 personnages que l’on peut intégrer dans son équipe, via le scénario principal ou via des quêtes annexes. Avec, vous pouvez ainsi composer une équipe de 6 pour les combats. Seul « problème » : une grande partie des personnages dispose d’un charisme certain et il vous sera bien difficile d’en choisir 6 parmi eux. En fait, il est triste de dire que le héros est l’un des moins charismatiques, la faute à un costume de cérémonie renforçant son air très efféminé. Il porte parfois un costume rouge classe mais malheureusement, le jeu ne nous autorise pas à choisir ses vêtements.
En tout cas, il vous faudra un certain temps avant de collecter les « 108 étoiles » mais pourtant, il faudra s’y attarder sous peine d’avoir comme moi, la mauvaise fin du jeu, ce qui laisse toujours un arrière goût amer dans un RPG où l’on a passé 40 heures.
De plus, un autre intérêt de la collecte des étoiles est que plus vous en aurez, plus le château que vous aurez à un certain moment du jeu sera vivant, ce qui procure une certaine orgueil.

Un RPG ou un Tactical ?

A cette question, je réponds tout de suite : Suikoden est un RPG. Cependant, des phases de tactical parsèment parfois le scénario, vous obligeant à mener vos troupes contre l’ennemi. Ca ne vaut pas un vrai tactical mais ça rafraîchit le gameplay. Un conseil cependant, n’attaquer qu’un front à la fois sous peine d’être gêné par la caméra qui bouge à chaque fois lorsqu’une de vos troupes attaquent ou se fait attaquer. Etre ballotté dans tous le champ de batailles peut provoquer votre défaite en ne vous laissant par exemple pas le temps de lancer un sort de soin sur un groupe en proie de se faire attaquer.

Mais revenons au combat classique. Choisissez 6 personnages combattants + 4 de soutien qui pourront venir remplacer vos personnages ou bien les soigner à chaque tour. Déterminez ensuite comment ils seront placés en combat. Rien de révolutionnaire, vous attaquez au tour par tour, les Runes que vous attribuez aux personnages permettent de lancer des magies ou de déclencher des attaques plus puissantes. Vous pouvez aussi exécuter des attaques collectives lorsque des persos de votre équipe sont complémentaires, par exemple le Prince et Lyon. Même chose pour les magies des runes qui peuvent être associés pour lancer une magie plus dévastatrice. On peut cependant regretter qu’il n’y ait pas plus d’attaques collectives et aussi que certains boss soient expédiés en un tour grâce à la puissante magie des Runes.

Il arrive parfois que vous ayez à combattre un personnage en duel. A ce moment là, vous passez à une phase spéciale, sorte de jeu du « papier ciseau marteau » mais où vous devrez choisir votre attaque selon les paroles prononcées juste avant par votre adversaire afin de le contrer. Ainsi, si vous entendez votre ennemi dire « tu ne résisteras jamais à mon attaque ultime », c’est qu’il va utiliser son super coup et vous devez alors choisir « blocage » et contre-attaquer. Apparemment simple, le jeu s’avère stressant puisque vous n’avez que 3 secondes pour faire un choix et, bien sûr, vos adversaires ne sont pas toujours aussi explicites que dans mon exemple.

C’est mal fait mais c’est beau

L’aspect technique est LE point noir de Suikoden. Pour tout vous dire, le jeu aurait pu tourner sur PSOne sans trop de concession. Seuls quelques effets d’eau, d’ombre et de lumière font que l’on sait que l’on est sur une PS2. Cependant, cela n’empêche pas d’admirer certains décors. Les textures sont grossières mais ça ne fait pas trop mal aux yeux, les personnages ayant même de bonnes expressions du visage lors des cinématiques.

Conclusion

Il est rare d’avoir un si bon RPG en France et quand en plus il est traduit en français et disponible au prix neuf de 30€, pourquoi hésiter ? Certains seront rebutés par la qualité graphique, bien loin d’un Final Fantasy, mais Suikoden V est jeu doté d’une bonne durée de vie qui vous fera passer un très bon moment sur votre PS2.
Verdict
+ Les plus- Les moins+ La diversité du gameplay
+ Les personnages nombreux et charismatiques
+ Un monde travaillé
+ La durée de vie- Techniquement très faible
– Le héros n’est pas très charismatique par rapport aux autres
– Scénario qui tourne parfois en rond

Le mot de la fin
Si vous en avez marre d’attendre Final Fantasy XII, voilà de quoi vous faire patienter. En plus, vous risquez d’aimer !