Jack à la bourre mais sans se presser…C’est après 6 heures de démontage et nettoyage de ma PS2 que j’ai pu enfin commencer 24 Heures Chrono : le jeu. Une mise en condition quelque peu foireuse pour débuter un jeu qui l’est tout autant…

Fidèle à la série…

Cela fait 5 ans que 24 a débuté sa diffusion, a force tout le monde connaît et il est normal que le jeu video s’empare de la licence. Seulement quand c’est Sony qui édite et developpe le soft on a toute les chances d’espérer de la qualité, qualité attendue à travers des screens que la firme faisait parvenir.

Sony Cambridge a réussi à pondre un jeu qui reproduit formellement bien l’univers de la série. Tant par le générique, la musique, les voix intégralement doublés en anglais et français, de par son scénario, ainsi que son visuel. La mise en scène est fidèle à la série avec son écran splitté pour y montrer différentes scènes, le scénario est typique et s’insère bien dans la continuité de la série. En effet, cela se passe 6 mois après la Saison 2, Palmer se remet doucement de sa tentative et pendant ce temps c’est le vice-président qui assure le poste de palmer, et Radford va être menacé par des terroristes occidentaux, dont Jack a bien connu leur leader. Bref, on va comprendre la rencontre entre Jack et Chase, pourquoi et comment Kim va garder son poste a la CTU, des choses très bien mise en avant de manière à ce que le spectateur habituel de la série y prenne plaisir. Une chose forte appréciable.

…Bien que graphiquement médiocre

On nous avait mis en avant la modélisation des visages des personnages, chose confirmée. En tout cas pour Bauer, car les autres sont en déca du héros, ce n’est pas étonnant mais on espérait mieux surtout quand on voit le reste du décors… Lors des phases in-game les graphismes restent corrects, sans être splendides ça se laisse regarder. Mais quand il y a des phases cinématiques temps réel, on se rend compte sur certains plans la texture et la modélisation basique des environnements, c’en est assez troublant bien que ce genre de scènes arrivent peu souvent. Là on les graphismes pêchent, ce sont sur les cinématiques, bien que cela soit bien réalisé (cinématographiquement parlant) ces scènes souffrent d’un flou d’un très mauvais goût qui permet de masquer le peu de précision des graphismes et non pour permettre à un effet télévisuelle comme on voudrait nous le faire croire, c’est vraiment dommage surtout qu’encore une fois ces scènes sont bien cadrés, dynamiques et intéressantes…

Un gameplay dynamique et plombant à la fois

Le jeu est composé de plusieurs types de missions, soit des phases d’action où il faudra parcourir les niveaux jusqu’à l’objectif défini, soit des phases d’infiltration, des phases en voitures, des phases interrogatoires et des phases de réflexion.
Tout ceci est assez alléchant et permet de dynamiser le soft afin de maximiser les surprises. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Bien que l’idée soit très bonne elle en reste pas moins mal affirmée et maîtrisée. En fait les missions se déroulent de manière monotone sans surprise, sans impact. On avance, on tire, on avance etc. Ceci vient du fait que l’on est trop guidé, en effet une flèche jaune indique la position où aller pour terminer la mission, on a juste à avancer et c’est terminé. Un jeu basique en fait, sans grande personnalité. Les phases en voiture sont les pires, les voitures sont lentes, ont un bruit de tondeuse et encore une fois il suffit de suivre la voie prédestiné pour finir la mission, même si parfois il faudra semer ses assaillants ce n’est pas une chose difficile et n’apporte que peu de chose à la mission en question.
Ce sont en fait les phases de réflexion et interrogatoires qui sont les plus captivantes car pour ces « mini-jeux » le temps est compté, beaucoup plus que les autres missions (qui en fait peuvent se dérouler le temps que vous voulez). Lors des phases d’interrogatoire, il faut maintenir la courbe de stress au niveau adéquat pour que l’interrogatoire avance et ceci se passe au travers de différentes humeurs (agressive, neutre, calme) cet exercice est particulièrement plaisant, on y ressent l’intensité propre à la série, avec toujours cette réalisation dynamique.
Enfin, les phases de réflexion sont en fait des opérations informatiques pour récupérer les données un disque dur, pour trouver un chemin sécurisé, repérer des ennemis etc et tout ça dans un laps de temps limité, là encore le stress est beaucoup plus efficace qu’avec les séquences d’action ou poursuite.
C’est vraiment décevant car lorsque l’on décrit les phases de jeu, on peut être séduit mais le jeu manque de punch, manque de moments forts peut être à cause d’un manque de liberté, de difficulté. Car le jeu se voulait être destiné à tous, seulement ce n’est pas une raison de guider tous nos fais et gestes de la sorte, c’est en parti la raison de ce manque d’intensité et intérêt.

Une bonne jouabilité au service d’animations peu variées

Pourtant le jeu est maniable, le personnage répond bien et ce malgré une jouabilité assez étonnante qui se rapproche de la jouabilité d’un fps « on vise, on tire » avec les gâchettes et on dirige le perso avec les deux sticks, le système de visé est particulièrement efficace puisqu’il lock l’ennemi dans une grosse zone orange s’il on veut faire un head shot, il faut passer en manuel c’est relativement simple mais efficace. Une jouabilité qui répond pour des mouvements peu variés, c’est aussi un problème, bien que mineur par rapport au gameplay. Les animations in-game sont en fait, à l’instar des graphismes et gameplay, basiques. Le perso est rigide et a peu d’élégance lorsqu’il court ou essaye de monter sur un obstacle, de plus les mouvements sont les mêmes quelque soit le personnage, quand on voit Michelle en jupe qui fait les roulades tel que Bauer, c’est assez consternant, c’est du détail mais ça m’a marqué tout de même.

Le jeu souffre aussi d’une durée de vie très faible, en quelques heures le jeu est bouclé il prend environ 6 à 8 heures de votre temps, tout dépend de votre tempérament et votre façon d’appréhender le soft.
Le jeu est muni de nombreux bonus en rapport direct avec la série mais aussi le jeu comme des trailers, des doc, etc, mais pour débloquer le tout il faut obtenir un score de 90% a chaque mission, autrement dit, il faut vous sentir prêt à être méticuleux et rapide à la fois si vous voulez faire ce score à chaque mission, chose que peu de joueurs feront.

Ce jeu est une déception, on attendait bien mieux des développeurs de Medievil et on se retrouve avec un jeu en demi-teinte. Bourré de bonnes idées qui aurait pu et dû personnaliser le soft mais la volonté de vouloir plaire à tous a nui au plaisir et personnalité du soft. Les idées sont là après soit c’est un manque de temps (peu probable) soit un manque de qualité, Cambridge est peut être plus à l’aise dans le fantaisiste et humoristique que le traité réaliste…


Verdict
+ Les plus- Les moins+ Ambiance propre à la série
+ Un scénario rythmé et explicatif
+ Bonne maniabilité
+ Des styles de missions differentes
+ Doublage impécable- Graphismes trop souvent médiocre
– Peu prenant et manque d’impact
– Durée de vie
– Animations peu variées
Le mot de la fin
Un soft très mitigé, d’un coté on a l’ambiance de 24, de l’autre un jeu basique et de ce fait, peu prenant. Et entre les deux on perçoit que les bonnes idées n’ont pas été poussés jusqu’au bout quitte à rendre le soft trop facile et impersonnel. Un soft qui, même pour les fans, ne méritent pas vraiment vos 60 euros, réfléchissez y.

Enfin, comme l’intro l’annonçait, le soft semble mal se lancer et se charger avec les premières séries de consoles (3004), à vérifier si c’est le jeu ou ce disque commercialisé. Que cela soit l’un ou l’autre, ça la fout mal, croyez moi…